Histoires

Dans mon monde créatif, la peinture et l’écriture sont intimement liées.

Sur cette page, vous trouverez mes textes, mes poèmes et mes histoires qui ont inspiré mes créations et parfois l’inverse, des écrits qui se sont transformés en peinture.

Venez également découvrir mon blog Parenthèse.

De visu

Dévisage

Dévissage

Deux visages

Visage

Vie Sage

Virage

Délire

Dérange

D’errance

D’essence

Des sens

Dessins

Desseins

Destin

Reste UN

Avant je savais que je ne savais pas. Enfin je crois. Maintenant je sais que je savais. Enfin je crois. C’est bizarre. Oui il y a un avant, mais un avant à quoi.

Le voyage commence alors pour moi. Je sais même qu’il a commencé il y a très longtemps sur l’océan mouvementé de mes peurs. C’est déjà un début d’un avant possible, non ?

Cet avant est peut-être ce jour où une clé dépliée est passée sous le seuil de ma porte ventriculaire, cloisonnée depuis une éternité. Une cloison arc-en -ciel pourtant, si colorée des présents de la vie que je sais accueillir avec beaucoup de vérité.

Cette clé ouvrirait-elle la porte de communication entre les deux ventricules ?

Ouvrir. Un mot ouvert. Un mot large comme l’espace qui apparaît sous cet iris en fleur.

J’essaye. La clé tourne, la porte s’ouvre.

C’est comme si je rentrais par mon œil, celui du centre. Je glisse dans la boursoufflure liquide de mon dos. Je coule de ma peau.

Des chemins visibles s’étalent à perte de vue. Un tapis de miroirs nous invite moi et mon image à nous rencontrer. J’écarquille mes yeux.

L’œil nu, dénudé doit retrouver sa convergence, lier les sens, explorer ces nouveaux espaces. Du déjà vu pourtant s’offre à la vision. J’avance doucement.

Je jette un coup d’œil pour faire mal aux sens qui s’éparpillent. J’avance sur la rotondité de cet espace qui se prolonge à l’infini. Je me regarde marcher dans le reflet, sur les passages possibles, mes pieds désormais trempent dans l’eau du miroir. Un miroir en guise de terre.

Ma peau liquide se confond à l’espace.

Voir entre, je vois entre.

Je lève les yeux au ciel, un ciel sans limite.

En face la nature perchée m’appelle. Les racines d’un arbre au loin gesticulent pour m’attirer vers lui. Je m’approche et le touche de ma paume. Il entre en moi, traverse les lignes de vie de ma main, s’accroche à mes mémoires enfouies. Je le laisse faire. J’ai trop longtemps résisté. Il tisse à l’intérieur des lianes pour me raccorder à moi.

Je m’éparpille et il me lie.

L’oiseau perché à sa cime chante. Il m’invite à détendre mes cordes celles qui ont soutenues ma peau le long du fil à linge de l’existence.

Ouvrir. J’ouvre la bouche. Je n’entends pourtant pas les vibrations qui traversent mon âme. Mais, je vois. Je vois une image au sol, une onde se propager, fluide et claire. Elle suit un chemin qui sort de terre, se soulève et rejoins le chant de l’oiseau, là-haut, perché. La mélodie revient par mon oreille qui s’ouvre elle aussi.

Je danse, mes pas portent mon chant.

Quelle merveille ce monde Alice !

Le vent s’accroche à moi.

Je laisse faire.

Los emancipados

nous sommes les émancipés,

les fous d’amour

les rêveurs en haut de la montagne

les cœurs ouverts irriguant les ruelles sombres de nos corps

nous sommes les sentiers de pierres et d’argile dans l’étendue des chemins à parcourir

nous sommes les chanteurs de louanges perdues

les voleurs de silence

nous sommes les émancipés

ceux qui libèrent la parole

les carnassiers de la vie

les enragés du désir

les tendres ensorceleurs

dans nos peaux,nous venons et nous allons

incruster des vérités profondes

lier nos âmes à jamais

tatouer nos dos de présents à venir

nous sommes les émancipés

nous jouons à la marelle dans les espaces interdits

sautillant et répandant notre lumière poudreuse et nimbée de cendre au repos

les émancipés n’ont pas peur des carrées et des triangles

ils dansent nus dans le cercle spiralés

son jovenes, ils sont jeunes

ils sont jeunes et vieux à la fois

ils jouissent de leur vieille jeunesse

ils sont les émancipés

ils rient aux éclats des mots, aux couleurs éclatantes, ils sont fous

ils sont les semeurs d’envie et de désir

ils naissent de l’autre

ils, nous sommes les émancipés

nous nous accouplons avec le vent, ceux de toutes les directions

usant nos peaux , l’une contre l’autre

nous sommes les canaux qui irriguent notre sang, laissant circuler une sève nouvelle, montante, la sève de l’insensé Amour.

une substance singulière et savoureuse, , çà sucer, à croquer,à mordre,

nous sommes les amoureux du présent naissants, les fous libres, les créateurs de fibres amoureuses,

son viejos, ils sont vieux

nous sommes les artisans de nos chemins de pierres et de pétales de fleurs,

ne nuages,

de pluie,

de silence.

de soleil

de neige blanche

de sang aussi

nous avançons sur le terrain, neuf, vivant, vibrant

nous sommes les émancipés

nous sommes les émancipés

nous sommes les émancipés

nous sommes les amant-cipés

somos émancipandos,

somos emancipados 

nous sommes

Les unes serrées aux autres

Elles entassent

Des confidences

Des histoires sur le temps

Des secrets

Des rêves

Des larmes coulent parfois

De joie

Celles qui attendaient leur tour

Pour s’exprimer

Au fond de la peine

Qui sans cesse fredonne

Dans leur quotidien

C’est terrible de tout garder pour soi

Il y a des chances

Qu’elles en oublient le temps

Qui passe
Sur le petit banc 

Les champs devant elles

La cuisine est loin

Les mamans aussi

L’imagination se débride

Elles causent

Essoufflent leur révolte

Déplient leur liberté

Froissée

Elles ont les cartes en main

Sur le petit banc

Elle rejoue leur histoire

Goûte le plaisir de la palabre,pour rien

Tête haute

Elles rattrapent leur vie

Pendant de courts instants

Moments pensés ou pas

Cour de récréation

Elles peuvent prendre de la hauteur

S’estimer

Choisir

S’engager

Sur ce petit banc

Les coudes serrés

Elles ne se regardent pas

S’écoutent en miroir

Sonorité reconnue

Elles savent s’éloigner de leurs tumultueuses années

Rire aux éclats

Converser

Avec la ferveur des mots

Alors

Des mots silencieux

S’inscrivent sur le bois généreux qui a grandi

Du petit banc

Marquant l’empreinte des conversations frénétiques

Bois d’argent usés

Pépites d’amitiés lointaines

La vie s’écrit pour elles au conditionnel du « j’aurais aimé… »

Sur le petit banc

De bien grandes joies sont gravées

Dans les cernes

De leurs maux.

Tabou

Taire

Taire les bruits dans le tréfonds de son antre

Dans le silence

Croiser des regards

Et y lire des échos

Maux

Se taire

Assourdir les désirs qui jaillissent

De ton ventre

Par défaut, les déverser

Dans l’Amphore

Muette

Terre

Terre de mots

Volants dans la bousculade des pas pressés

Saisir l’insensé au vol

Heure de vérité

Dire

Dire ou ne pas dire ?

Puissance des maux intérieurs

Que porte le corps du texte

Sourd

Parler

Murmure de cris

Dans l’oreille qui siffle

L’interdit des mots

Non-dits

Dits

Autocensure

Se désenchainer

Des gestes de son corps appris

Résonner (raisonner) avec la liberté

De croire

Ou ne pas croire.

Coupable ?

Dé-taire

Déterrer

Oser l’indicible

Pour prendre sa parole

Message à décoder

Sans mesure

Maudire la culpabilité

S’en défaire

S’encenser dans sa vérité

Se croire tout court

S’inventer

Mots dits

Souffle

Vertige

Aucune forte émotion ne me submerge. Condition pour écrire les mots de l’âme, pourtant. Je stagne dans mes eaux calmes, aucune force ne libère mes sens.

Je reste placide. Je suis mon dos, insondable, illisible. Un avenir potentiel, une incertitude qui pourtant me verticalise.

Les mots écrits au fil de ma mine ne sont pas passionnés, affolés. Juste un tracé correspondant à un ronron dans ma tête.

Je connais le lieu de mon écriture, mais il faut s’y rendre, réveiller, secouer les sommeils. Je veille pourtant sur lui.

Je lutte contre l’attente puisque ces mots s’écrivent. Des mots banals, sans gravité, sans transport, juste un chemin, une ligne droite, une seule issue. S’arrêter d’écrire ? Baisser les bras ? Suspendre la lutte ?

Je rentre à l’intérieur de moi, jette à la poubelle les essais, tente une autre aventure… c’est dur ! Je ne dois plus penser, mais être sur scène, jouer, arrêter de me voir écrire. Le désir va s’animer, l’orgueil s’exprimer, les lignes se remplir, les mots se parler.

L’écriture s’encrer.

J’observe la lampe au-dessus de ma tête. Vit-elle ? Elle éclaire ma page, rend lisibles mes tracés, permet la vision. Elle est une boule de feu semblable au soleil qui lui laisse le relais. Je l’incline pour la laisser déposer son halo uniforme sur ma feuille de papier jauni. Elle n’a pas d’ombre, sauf si je le décide. Elle est jour la nuit et nuit le jour. Elle m’aide à y voir… plus clair. Elle m’embrouille peut être aussi. Artificielle et nécessaire : sans elle mon chemin se perd sur la page. 

Vertige du noir sur la feuille blanche quand tout s’éteint dans ma tête.

Toi qui est là
regarde
regarde ces Visages
sans retenue
sans hâte
sans crainte
regarde
regarde cette énigme amoureuse
cette part de ton intimité
révélée
partiellement dénudée
Pourtant
Pourtant
plus révélatrice que le reste de ton corps
ton visage est ton ton ami secret (ou ton for intérieur)
ta part vivante
ta part sensible
en lui siègent les organes de ta propre sensualité
sur ta peau âgée
les éléments dessinent des constellations
ton nez donne le cap
appelle en premier le regard
tes yeux tels des sentinelles caressent l’effluve de l’âme
ta bouche au Sud ouvre ses portes aux mots et aux mets
parfois étreint sa jumelle le temps d’un baiser
tes joues patientent dans l’attente d’un éclat de joie
tes oreilles timides s’éventent avec le froid
ton front trace des lignes d’écritures
ton histoire
Ah quelle vie que ces Visages 
toi qui passe sais-tu que ton visage est Amour

sans Amour il ne serait que matière
part divine en chacun de nous
il peut être effacé manifesté perdu ou retrouvé
il est dévoilement
derrière lui difficile de se cacher
et plus tu essaies
plus tu apparais
il est ta vie intérieure
le vivant en toi
l’ange ou le démon peut s’y loger
toi qui écoute ce peau-aime
regarde ton visage
ne t’éblouis pas car tu n’y verras plus rien
regarde ton visage
scrute cet astre
lis tes constellations
sonde ton énigme
reconnais-toi dans les traits d’union
sers-toi de tes paupières pour te voir
perce l’invisible dont la clé reste enfouie dans ton propre mystère
capture tes ombres
plonge dans son tissu de soie
éclaire tes passages
reconnais l’amour d’un regard
saisis cet instant magique de la rencontre avec l’autre-toi
décrypte son langage
ce visage sache le
n’est pas pour toi
il est pour l’autre
mais pour le comprendre il faut de la lenteur du respect de

l’amour
de la présence

Je t’invite à présent à regarder vraiment
je t’invite
à prêter attention à l’être humain que ton regard croiseras sur ta
quête de vision
prend le temps de saisir l’ardeur de son regard et d’y lire son âme
ton âme